On est en 2024. C’était mon anniversaire la semaine dernière.
J’ai 31ans. Je le dis avec un sourire goguenard comme si c’était pas moi, comme si je me croisais dans la rue « ouch t’as vu sa gueule, elle a l’air fatiguée la pauvre ». C’est aussi ce que me disent mes collègues tous les matins. Enfin pas comme ça pas en face. En face c’est toujours « plus » ou « moins ». Que quand on ne sait pas. Je flotte déjà hors de toute temporalité définie.
J’ai 31ans (ça rentre pas), et j’ouvre un blog comme si j’en avais 11, un skyblog de collégienne, ou 21, un pseudo-medium pseudo-journalistique véridiquement-nul. Ce que je n’ai jamais eu.
J’ai toujours l’impression d’avoir manqué quelque chose à l’internet (INTERNET), et ce que ça a pu apporter à nos vies. Je peux pas dire que ça me dépasse, ni même que je n’y baigne pas depuis plus de la moitié de mon existence (je doute que des Gen Z passent par ici mais oui, les millenials ont grandi avec internet, ne sont pas nés avec). J’y ai trouvé l’amour, mes meilleur·es ami·es.
Les mails, les chats, les blogs, les commentaires. Ce slow internet. Ce long internet. J’ai l’impression d’avoir été portée par le flux sans jamais m’être appropriée ces outils. Jamais totalement présente. Hors du continuum donc.
C’est un peu l’idée de ce journal, de me plonger dans la nostalgie de ce dont je n’ai pas fait l’expérience directe. À la fois exercice d’écriture, de mémoire et d’incarnation. Et puis peut-être qu’on y revient, le format long n’avait évidemment jamais disparu, mais il semblait moins l’objet de nos quotidiens, alors qu’on poste en permanence sur les réseaux qui, eux aussi dorénavant, s’étirent pour offrir plus de caractères.
J’ai quitté Twitter l’été dernier. Je poste régulièrement sur Mastodon et sur Instagram, j’échange sur Discord et Whatsapp. Sur les nouvelles plateformes je lurke sans vouloir passer le pas : bluesky, threads (et tiktok allez). Vous me direz, à côté je suis abonnée à tout un tas de newsletter et j’en lis 3. Entre la dispersion et l’aliénation de la parole, j’espère trouver ici un temps pour écrire simplement, et échanger autrement. La seule vraie justification reste cependant : l’égocentrisme.
Quel que soit votre intérêt à me lire, à m’écrire, je serai super heureuse si cet essai de renouvelle intimité vous parle.
Voilà. Bref. Enfin je sais pas. On verra.