Laisse-moi la pluie, que mes vêtements absorbent le poids du monde et mon visage s'érode avant l'heure. Je ne veux pas qu'on me dise mon âge, non, je ne veux pas qu'une main essuie la mélancolie d'une pierre humide. Qu'elle se brise plutôt contre les vents d'une falaise.
La tempête roule et donne le vertige, tandis que je reste suspendue entre les gouttes. Il n'y a pas d'espace plus réduit où faire mon nid, où creuser mon dos d'ongles étranglés de douleur. Ne serait-ce que le temps d'une chute vers les vagues. Là-bas, un lit de vin de réconfort.
C'est une civilisation entière qui fond entre les miettes d'écume. J'emporte dans un sommeil les pierres déjà humides de la cave, les tôles musicales au-dessus de nous. Tout dans un poing, ou le dos de ma main, qui porte l'inscription d'une vie : "j'ai aimé fermer les yeux ici".
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