Corpses

Le corps horizon.

Une couleur, des sons. Si le portrait s'oppose au paysage comment apprécier le corps étranger, dont la face n'est pas en miroir. Corps horizon mais de toute sa hauteur, des possibilités inconnues nous y attendent, l'étrange en notre corps même.
L'effort de s'éveiller à soi, pour regarder différemment, et enfin communiquer.

 

"Corps-perspective"
Corps dessiné, désigné, toujours incompréhensible par cet intermédiaire impossible à faire taire. Corps et frontières.
Faire corps. Horizons inextinguibles, les spécimens sentent le même soleil se coucher.

Faire correspondre, corriger, corps écrit, lecture en mode portrait. Des corps en marge vers un centre qui ne change pas de nom. Une géométrie euclidienne des normes. Des corps en trop, calculs sans cœur. Un visage et le dos tourné. Horizons déshumanisés.

Faire l'expérience du corps à élargir la société. A crossing.

Pas de retour sans extension de l'ailleurs. Sans jamais l'arrière.

Les corps.
Horizontaux. Perspective forcée. La violence d'un corps qu'on ne reconnaît plus. Au-dessus duquel il faut se dresser. Que l'on regarde à l'envers, que l'on embrasse une dernière fois, sur le front. Il est froid et dur.
Les corps détruits, ceux tirés des ruines. Gris comme elles. Minéraux, victimes d'un nouveau déluge, la violence incessante.
Il n'y a pas de sidération, comme face au cataclysme. Il y a le rappel à l'humain. L'horizon s'arrête net. Celui d'un autre visage dont on ne rencontrera jamais le regard.

Je les vois se mêler aux collines. S'ils reposaient en paix, les oliviers palestiniens pourraient y prendre racine. La terre creusée de l'éboulement constant et des larmes.

De ces corps, de ces collines, comment dire adieu et comment abandonner l'espoir. Dire que je te vois.

Titre
Corpses
Date
9 novembre 2023
Langue
Français
Collections
Poésies d'Instagram