Au virage
Il y a
Des montagnes d'automne
Des routes sinueuses, des ombres, pas un homme
J'ai vu
L'enfance défiler entre les troncs trop épais
Des sequoias au super 8
Les bobines prises dans l'écorce de nos vies
Défilent
Des portraits aux visages flous
Et ton œil clair
Laisse passer l'automne,
Les saisons reviendront
Chaque année
Cambium fragile, pellicule
Où se fige le monde
Et peut-être nos voix
Notre sommeil,
Heures de silence l'oreille contre ta poitrine
Les montagnes y parlent tout bas
Se dressent plus hautes plus fines
Que les araignées de Louise Bourgeois
Elles casseront, comme l'arbre dans la forêt
Et je verrai, paysage d'hiver, le dernier souvenir de
Nos destins d'ivraie
Au virage
Le monde était désolé
Nous nous étions choisies hors de tout temps
Malheur à ceux qui s'y étaient agrippé
Regarde-moi encore une fois,
J'ai changé depuis
Depuis que nous avons tourné le dos à nos vies
Garde au moins l'image d'une autre
Celle qui avait su te dire
Entre les lignes
Qu'elle voulait rouler loin d'ici
Tu es mon horizon
J'étais ta nuit
Permets-moi de t'épouser dans un linceul
Aime-moi hors de ta vie
Tu roulais jusqu'à ce que les nuages de brisent
Sur les cimes
Autant de cendres pour des rêves d'enfant
Que vois-tu là ? Des spectres.
Et si tu souffles le vent qui les poussent je ferai venir leur pluie et si tu fends la pierre des pluies je gonflerai les grottes sans lumière et qui percera la terre pour y porter la marque de mon sang laissez en paix nos écorces nouvelles j'aime que tu aimes mes cicatrices d'avant
Souffle seulement
Sur mon cou dénudé
Vois
Si je peux me réveiller
Je regarderai par le rétroviseur
L'aurore engouffrer nos morts
Au virage
J'ai dit non
Et la boucle s'est détachée
C'est la route qui a quitté nos pieds
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